Semer contre la sécheresse

  • By Emna-Zina Thabet (Welthungerhilfe)
  • 25/07/2017

Végétation près du village de Bagaré, province du Passoré, dans le nord du Burkina Faso, le 30 mars 2016. Thomson Reuters Foundation/Zoe Tabary

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Le haut-parleur crache une chanson en vogue qui fait vibrer l’air, sans déranger les poules qui s’arrêtent au milieu d’une travée pour picorer quelques grains. Des exposants fatigués par la chaleur écrasante se dirigent vers le kiosque à la recherche d’une boisson fraîche. Nous sommes à la foire de Komsilga, dans la banlieue de Ouagadougou.

Jean Ouedraogo expose comme producteur de semences certifiées. Il s’active à son stand et s’assure que tout est rangé comme il faut. Il redresse une pile de sacs qui a glissé et les arrange pour que les étiquettes, avec les itinéraires techniques de chaque variété, soient bien lisibles.

Dans ce pays où la population est à majorité rurale et dont les revenus dépendent des activités agricoles, le changement climatique peut lourdement affecter les personnes les plus vulnérables. Une saison des pluies déficitaire ou une poche de sécheresse imprévue peut abîmer la récolte de toute une famille et les mettre en difficulté pour l’année.

Afin de renforcer les capacités d’anticipation des agriculteurs et d’augmenter leur rendement, le projet BRACED du consortium Welthungerhilfe/Self Help Africa encourage la gestion des ressources naturelles avec les techniques de conservation et de régénération des sols comme le zaï et le compostage.

Ce volet est complété par l’utilisation des semences certifiées dites améliorées. Ces semences, sélectionnées et développées par l’INERA (l’Institut national de l’Environnement et de Recherches agricoles) sont issues des variétés de cultures vivrières – comme le riz, le niébé ou le sorgho – et résistent mieux aux contraintes du climat local.

Ouedraogo fait partie du groupe de producteurs semenciers qui a été encadré par le projet. Cette activité intègre la formation, l’appui et l’accompagnement jusqu’à la certification et l’enregistrement au registre des producteurs semenciers.

"Dans un contexte où l’Institut ne peut pas répondre à la demande en hausse depuis quelques années, cette activité d’encadrement et de formation facilite l’accès des petits agriculteurs aux semences certifiées dans les communes couvertes par le projet," explique Issouf Kaboré, conseiller agriculture du consortium.

Aujourd’hui, Ouedraogo été récompensé par le jury de la foire. "Cela me fait plaisir de voir que mon travail a plu, j’espère que cela encouragera les producteurs à utiliser ces semences," commente-t-il sobrement.

L’utilisation des semences améliorées est encore entourée de nombreux préjugés. Certains les confondent avec les organismes génétiquement modifiés (OGM), d’autres pensent que les céréales issues de ces semences ont un goût différent et craignent que le tô –le plat de résistance à base de mil ou de sorgho – ne soit fade.

Outre son appui à la production de ces semences, le projet cherche donc à déjouer les idées reçues en lançant une campagne sur les stations radios locales. Cette campagne, humoristique et pédagogique, vise à sensibiliser les producteurs aux avantages de l’utilisation des semences améliorées.

S’adapter à un climat changeant est possible en adoptant un certain nombre de techniques culturales: les semences améliorées, le zaï, la fumure organique, l’agroforesterie. Elles permettent aux producteurs d’augmenter leur rendement, de protéger leurs récoltes et participent au renforcement de la résilience des communautés rurales au Burkina Faso.

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