Conduite de bétail en Afrique, © Daniel Tiveau / CIFOR - CC BY-NC-ND 2.0
L’Afrique de l’Ouest est l’objet d’un regain d’attention récent de la part de la communauté internationale. Au cœur d’enjeux climatiques, migratoires et sécuritaires ayant des conséquences internationales, la région est source de nombreux programmes de résilience, soutiens humanitaires, sécuritaires et projets de développement.
Ce rapport vise à informer les gouvernements, institutions régionales et partenaires techniques et financiers sur les dynamiques de marchés de bétail ayant lieu actuellement en zone Sahélienne.
Dans les trois pays étudiés (Mali, Burkina Faso et Niger), la dispersion spatiale nationale des prix s’est réduite au cours des dix dernières années. Les marchés sont donc de plus en plus intégrés au niveau national. Le Mali est le pays de notre échantillon caractérisé par la plus forte dispersion de prix entre marchés. Cette dispersion s’est réduite considérablement sur la période 2014-2016. La dispersion des prix entre le Burkina Faso et le Niger n’est pas beaucoup plus élevée que la variation des prix au sein de chaque pays, ce qui démontre une bonne intégration au niveau régional. L’analyse au niveau régional fait ressortir le rôle des marchés maliens sur les marchés burkinabés. Les marchés maliens ont en revanche une influence modérée sur les prix au Niger. Les marchés nigériens dits leaders au niveau national n’apparaissent pas leaders au niveau régional.
Les estimations du fondamental des prix, effectuées sur un panel de 45 marchés en données mensuelles sur la période 2008-2018 confirment que les variables climatiques et de conflits jouent un rôle prépondérant dans l’explication des dynamiques de prix. Ainsi, la pluviométrie cumulée de l’année a un effet négatif et significatif sur les prix. Les conflits en périphérie des marchés influencent de manière significative la formation des prix, et la distance des conflits au marché joue un rôle particulièrement important.
A ce jour, les données confirment les tendances actuelles visant à une meilleure compréhension des crises pastorales. Pour ce faire, l’intégration d'indicateurs basés sur des informations de prix de marchés à un système de suivi et d’alerte précoce nous paraît pertinente. Ces informations sont précieuses et leur collecte est un véritable coût pour les instituts nationaux et régionaux dont les capacités humaines et financières sont limitées. Aussi les recommandations de cette étude sont de quatre ordres :
Et appelle à une série de prochaines étapes :
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