Zachary Muriu sur le site d’un glissement de terrain en 2016, qui a entraîné avec lui des maisons et tué une personne au village de Makomboki au centre du Kenya, le 25 octobre 2018. Fondation Thomson Reuters /Kagondu Njagi
MAKOMBOKI, Kenya - Avec les discussions des enfants sur leur matinée à l’école, le déjeuner chez Macharia Miraradan était une occasion habituellement remplie de gaieté. Mais ces jours-ci, personne n’est à la maison.
La famille est absente car une pente adjacente, qui court sur environ un kilomètre vers la vallée dans le comté de Murang'a au centre du Kenya, menace de s’effrondrer.
Le leader de la communauté Zachary Muriu s’inquiète que la couche restante de sol, après un glissement de terrain en mars 2016, puisse s’en aller à tout moment.
« La courte saison pluvieuse a commencé », dit Muriu, expliquant pourquoi les Miraras étaient partis chez quelqu’un de la famille. « Ils craignent qu’un glissement de terrain ne survienne et les emporte ».
C’est un problème qui perturbe d’autres personnes qui vivent sur un terrain vallonné dans le centre du Kenya, tandis que les précipitations deviennent plus fortes et les côtes sont déboisées.
Mais, dit Muriu, certains tentent de se protéger avec une technique simple : planter des arbres.
« L’astuce est de planter des bambous avec des cultures sur des terres valonnées et le long de rives », dit-il.
L’herbe géante prévient l’érosion du sol et agit comme un purifiant naturelle de l’eau qui coule vers les rivières », dit-il.
Naftali Mungai, un écologiste indépendant basé à Nairobi, dit que le bambou se propage rapidement lorsqu’il est planté; un seul tubercule sur la racine mère est capable de produire plus de 50 ramifications.
Son système dense de racines permet au bambou de rester en place même sur un terrain meuble comme celui qui couvrir la terre de Mirara.
« Il (le bambou) réduit la possibilité que le sol ne s’érode pendant les fortes pluies et il est capable de purifier l’eau souterraine », dit Mungai, qui parle également de sa croissance rapide.
Les Miraras n’ont pas encore planté de bambous, même après le glissement de terrain de 2016, qui a emporté 1,2 hectares de leurs terres.
Leur maison se trouve au bord de ce site qui porte les séquelles de la catastrophe qui, selon Muriu, a tué une personne et détruit une partie de la plantation de thé de Mirara.
Cette famille s’est retrouvée de ce fait en faillite, poursuit Muriu, qui préside également un groupe de conservation communautaire.
TROUBLE POUR LE THE
Mais environ 1 000 familles dans le village ont déjà planté du bambou sur leurs exploitations.
Samuel Karanja, un agriculteur de 47 ans, qui travaille aussi comme maçon à Nairobi, a inclus l’herbe géante dans son mélange d’autres arbres comme le cèdre et le pin sur sa ferme de près d’un demi hectare.
La culture des arbres est une passion personnelle pour Karanja mais il y voit également un avantage économique.
Le bambou peut être utilisé pour faire des meubles et des piliers de clôture. En plus de protéger contre les glissements de terrain, il peut aussi servir à construire des maisons, dit-il.
« Le bambou repousse quand on le réduit et ne pourrit pas comme les autres arbres quand ils sont coupés », dit le père de deux enfants.
Une plante-mère peut générer un revenu annuel d’environ 100 000 shillings kenyans (€865), explique-t-il à la Fondation Thomson Reuters.
Sa fonction la plus importante, d’après lui, toutefois, est d’aider à la reforestation de la région. Il rend les usines de thé responsables d’avoir épuisé les arbres dans le coin qui auraient été coupé et brûlés pour soigner le thé.
Karanja et d’autres villageois expliquent que le taux élevé de déforestation augmente le risque de glissements de terrain car avec moins d’arbres, le sol est moins ancré.
Le système de drainage pour l’eau de pluie est aussi pauvre, dit Karanja, expliquant qu’en descendant, le ruissellement de surface se fraye son propre chemin à travers les terres agricoles.
Francis Wainaina de Kangema FM, une radio locale qui donne des informations météo, dit que la pluie est devenue moins intense dans le centre du Kenya, influencée ces dernières années par le régime d’El Nino, déclenchant des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue.
'NEGLIGLES'
Malgré les catastrophes causées par de la terre dégradée et des infrastructures inadaptées, le gouvernement du comté fait assez peu pour apporter de l’aide, disent les locaux.
« Les leaders ne viennent que pour réconforter les victimes », dit Muriu.
Les résidents devraient être formés aux premiers secours, ajoute-t-il, afin de fournir le service gratuitement aux communautés frappées par les catastrophes.
Le gouverneur du comté de Murang'a Francis Mwangi wa Iria a déclaré qu’un fonds de 30 millions de shillings kenyans a été mis en place en juin pour aider les survivants de la catastrophe à reconstruire leurs maisons et à déménager.
L’assistance a été donnée par étapes, avec le but d’atteindre tous ceux qui en ont besoin, selon le bureau du gouverneur.
Au niveau national, le Kenya a mis en place le Constituencies Development Fund en 2003. Il soutient les projects venus de la base pour améliorer l’approvisionnement en nourriture et la sécurité de l’eau, la santé et autres premières nécessités.
Le fonds, qui reçoit 2,5% des revenus nationaux, est aussi destiné à renforcer les comtés pour qu’ils interviennent quand les communautés sont frappées par une catastrophe, dit Francis Chachu Ganya, un membre du comité pour l’environnement et les ressources naturelles au parlement kenyan.
Macharia Maguta, un habitant du village de Mareira dans le centre du Kenya, dit qu’il n’a jamais bénéficié de ce fonds.
Ce père de huit enfants marche en boitillant après avoir glisser et s’être disloqué une jambe en tentant de traverser une route inondée.
Son appel à l’aide auprès de leaders locaux est resté sans réponse et il est maintenant déterminé à contacter le président pour plaider son cas.
Les villageois disent que l’assistance gouvernementale inadéquate a signifié que des agriculteurs comme Karanja doivent diviser leur temps entre du travail rémunéré en ville et la plantation d’arbre pour protéger leurs terres à la maison, dans un efforts pour protéger leurs familles des catastrophes.
« Je me sens négligée », dit Jane Wanjiru, une habitante de Kangema dont l’enfant s’est noyé en traversant une rivière en crue en 2016.
« Les leaders viennent nous demander de voter pour eux et nous le faisons mais quand il y a un glissement de terrain ou que quelqu’un se noie du fait de fortes pluies, on ne les voit jamais », dit-elle.
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